J’avais réalisé une performance solitaire que j’ai nommée « Trou de méditation ». Cette expérience de performance marquante et archaïque m’a bouleversé par la richesse primordiale des sensations qu’elle mettait en œuvre : le sentiment tactile et l’odeur de la terre s’inscrivirent alors profondément dans mon imaginaire. L’imagination est le véhicule de la sensibilité. Transporté par l’imagination, nous touchons, au fond de nous, la matière sensible dont sont faits les souvenirs et les rêves.


Par la suite, ce travail s’est développé par l’édition d’une série de cartes postales réalisées à partir de  photographies de performances, sur lesquelles je rajoutais la mention suivante : « Envoyez-moi votre odeur de terre ». Je souhaitais ainsi créer en chacun de mes correspondants les conditions d’une réflexion portant sur leurs lieux d’habitation.

Dans mon idée, je voulais ainsi m’offrir un accès privilégié aux terres natales de ces personnes, peut-être à leur jardin d’enfance, et leur demandais, en somme, un extrait de la mémoire des lieux de leur intimité. J’ai fait ce choix aussi parce qu’il me paraissait, dans son caractère banal et anodin, pouvoir justement offrir l’espace le plus approprié pour constituer le dépôt de l’intimité de chacun.

C’est le travail Trou de méditation, dont j’ai prolongé l’effet sous la forme de cartes postales,  qui est toujours en cours, par l’appel à une micro-performance de la part des spectateurs, à qui je demande de m’envoyer en retour un échantillon de leur terre natale ou de l’endroit où ils habitent.

Terre, 2001. Installation des échantillons de terres

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